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23 janvier 2019

Commentaires de Stéphane Giguère au Comité permanent des finances et des affaires économiques

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23 janvier 2019 (OTTAWA, ON) – Ce matin, le Président-directeur général de LCO, Stéphane Giguère, et son chef des opérations, Guy Arseneau, ont comparu au Comité permanent des finances et des affaires économiques dans le cadre de leurs consultations pré-budgétaires. M. Giguère a offert les commentaires suivants au comité:

Bonjour à tous,

Permettez-moi d’abord de me présenter. Je m’appelle Stéphane Giguère, et je suis le PDG de la Société de logement communautaire d’Ottawa. Ce matin, je suis accompagné de Guy Arseneau, notre chef des opérations.

Avant de débuter mon allocution, je tiens à remercier sincèrement le comité de nous avoir invité à comparaître ce matin pour participer à ses consultations prébudgétaires.

Responsable de près de 15 000 logements et de 32 000 locataires, la Société de logement communautaire d’Ottawa ou LCO est le plus important locateur et propriétaire de logements à Ottawa, et le deuxième plus important fournisseur de logements abordables en Ontario. Nous fournissons des logements sociaux abordables et des maisons communautaires à certains des résidents les plus vulnérables de notre ville. Toutefois, notre rôle ne se résume pas à louer des logements. Nous sommes conscients que nous jouons un rôle clé dans les efforts déployés pour combler les besoins de logements abordables de la ville d’Ottawa.

Aujourd’hui, nous aimerions présenter au comité deux recommandations concrètes qui, croyons-nous, aideraient le gouvernement de l’Ontario à atteindre son objectif visant à rendre le logement plus abordable à la population ontarienne.

En premier lieu, nous recommandons au gouvernement de l’Ontario la réaffectation de certains de ses investissements courants à la construction de nouveaux logements abordables pour établir des partenariats avec prise de participation pour que notre rôle passe d’entrepreneurs subventionnés à celui d’entrepreneurs à vocation sociale.

Il y a un urgent besoin de logements plus abordables à Ottawa et partout en Ontario, et nous savons que la demande dépasse largement l’offre. De plus en plus de gens se tournent vers le marché locatif parce que l’achat d’une maison devient de plus en plus inabordable. De 2006 à 2016, en Ontario, le nombre de ménages locataires a augmenté de 18,9 %. Et seulement dans Ottawa, dans ce marché locatif, plus de 10 000 personnes sont inscrites au Centre d’enregistrement pour les logements sociaux et sont en attente d’un logement plus abordable. Pour certaines familles, cette attente peut durer jusqu’à dix ans.

En Ontario, 15,3 % des résidents doivent consacrer au logement plus des 30 % de leur revenu avant impôt recommandé par la SCHL.

Pendant que de plus en plus de gens se tournent vers le marché locatif, il devient de plus en plus coûteux pour des sociétés comme LCO et le marché locatif privé de construire pour répondre à la demande. De 2011 à 2016, le nombre de logements d’initiative privée construits pour la location a été de 4 500 logements par année, mais ce nombre ne représentait que 13,5 % de l’augmentation de la demande au cours de la même période. Toujours de 2011 à 2016, encore moins de logements abordables ont été construits. On estime aujourd’hui que l’arriéré de logements locatifs abordables se situe entre 29 000 et 35 000 logements. Le taux de vacance est lui aussi très bas et se situe aux alentours de 1,6 %.

Étant donné que d’une part le besoin de logements locatifs abordables augmente, et d’autre part, que le gouvernement cherche à aplanir les obstacles et à réduire les tracasseries administratives, nous croyons que notre solution de partenariat avec prise de participation avec des fournisseurs de logement serait un moyen sûr et une façon beaucoup plus efficace d’atteindre les objectifs du gouvernement qui sont d’accroître l’offre de logements abordables. Ce modèle a déjà fait ses preuves au Royaume-Uni, en Australie et récemment en Colombie-Britannique.

Dans le cas de LCO, notre plus gros obstacle dans la construction de nouveaux logements abordables est le coût des travaux de construction. La raison est simple, nous ne pouvons pas récupérer ces coûts par les revenus tirés des loyers. Par cet investissement crucial, nous pourrions commencer à combler la demande des personnes en attente de lieux plus abordables où vivre dans notre ville.

Grâce à un investissement dans un partenariat avec prise de participation entre le gouvernement et les sociétés comme LCO, le gouvernement pourrait délaisser l’approche du financement par projet, et aplanir ainsi les contraintes administratives et permettre une plus grande flexibilité.

À LCO, nous sommes prêts à construire. Nous avons élaboré un ambitieux cadre de gestion de notre parc de logements, et nous sommes en mesure de livrer de nouveaux logements abordables à Ottawa, mais pour ce faire, nous avons besoin du gouvernement ontarien comme partenaire.

J’aimerais ouvrir rapidement la parenthèse pour souligner un autre obstacle important auquel se heurtent les fournisseurs de logements comme LCO. Je parle ici du processus d’approbation cloisonné pour les nouveaux projets de logement abordable. Nous pensons qu’en encourageant les ministères provinciaux à se concerter davantage afin d’éliminer certains de ces obstacles, nous serons tous en mesure d’atteindre notre objectif commun qui est de rendre le logement plus abordable pour la population ontarienne.

Avant de passer à notre seconde recommandation, j’aimerais rappeler aux membres du comité que ces investissements ne sont pas avantageux uniquement pour les personnes dans le besoin, mais le sont aussi sur le plan économique.

Un chercheur de l’Université de Toronto vient de faire paraître une étude dans laquelle on apprend que chaque dollar investi par le gouvernement dans la construction résidentielle au Canada, représente 1,52 $ du PIB. On sait par ailleurs que l’on estime que la construction d’une unité de logement abordable crée entre deux emplois et deux emplois et demi.

Nous savons aussi que le logement abordable est rentable. Il en coûte au gouvernement d’accueillir une personne par mois dans un lit d’hôpital 10 900 $; alors que dans un refuge, cela coûte 1 932 $, et que dans un logement social, cela ne représente qu’environ 199 $.

Notre seconde recommandation au gouvernement est la mise en œuvre d’un nouveau programme d’investissement dans la création de nouveaux partenariats de logement et soins de santé.

LCO est sur le point d’inaugurer un de ces partenariats dans la communauté Carlington, ici à Ottawa. Ce nouveau complexe fournira sous un même toit des logements abordables aux locataires ainsi que des services à une population vieillissante. Grâce à un partenariat avec le Centre de santé communautaire Carlington, et des fonds du Programme d’investissement dans le logement abordable et du ministère de la Santé de l’Ontario, LCO a pu construire 42 logements abordables pour les aînés, un centre de santé communautaire et une clinique au rez-de-chaussée. Ces aînés pourront avoir ainsi accès à des soins primaires dans le même immeuble où ils ont leur demeure.

L’Ontario est aux prises avec de sérieux défis en matière de soins de santé et le gouvernement en place a promis de mettre fin à la médecine de couloir. La création d’un programme visant à encourager les partenariats innovateurs entre les fournisseurs de logements et de soins de santé axés sur les personnes âgées et d’autres populations comporterait plusieurs avantages dont les suivants.

En premier lieu, étant donné que la population ontarienne âgée de plus de 65 ans sera deux fois plus nombreuse dans 20 ans et la baisse de logements abordables, ce modèle aiderait à répondre à ce besoin.

En second lieu, ce modèle est beaucoup moins coûteux que les établissements de soins de longue durée ou de soins hospitaliers.

Le logement est un déterminant de la santé. Autrement dit, le fait pour une personne de se retrouver sans logement ou d’être mal logée, peut avoir des effets néfastes majeurs sur sa santé. C’est pourquoi nous croyons que ce type de partenariat est un modèle qui doit être reproduit.

Pour conclure, je tiens à remercier le comité de son écoute et à réitérer qu’il y a un urgent besoin de logements abordables à Ottawa, et que nous avons besoin que tous les paliers de gouvernement se réunissent autour d’une même table pour nous aider à répondre à ces besoins dans notre communauté.

LCO est prêt à être un partenaire et possède l’expertise et les ressources nécessaires pour nous aider à répondre à notre objectif commun qui est de construire davantage de logements abordables. Nous nous réjouissons déjà à la perspective de travailler avec vous à cet objectif.

Merci! Je demeure à votre entière disposition pour répondre à vos questions.

 

Personne-ressource médias

Nathaniel Mullin

Spécialiste en médias et en communications

media@och.ca

343-997-5700

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